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FILION

Chez les Filion, tois origines:

parisienne, poitevine, bretonne

Deux frères Filion originaires de la paroisse Saint-Germain-l'Auxerrois, Antoine et Michel, se sont établis en Nouvelle-France vers le milieu du XVIIe siècle.

Ils étaient les fils d'un maître corroyeur, un artisan spécialisé dans l'assouplissement des cuirs après tannage, André Filion, et de Gabrielle Senlet. Les dictionnaires étymologiques des noms de famille sont plus que discrets sur la signification du patronyme Filion ou Fillion. Le plus récent, celui de Marie-Thérèse Morlet, paru en 1991, avance qu'il s'agit d'une variante de filhon, mot ancien qui, en France méridionale, était un diminutif de fils, désignant plus spécifiquement un petit enfant, un jeune garçon, généralement le dernier-né d'une famille.

Même si l'un des deux frères, Michel, n'eut pas de descendants, il mérite que l'om évoque brièvement sa carrière, car il joua un rôle important dans la colonie. Dès 1654, il exerce les fonctions de huissier à Québec, puis il devint le secrétaire du gouverneur Dubois Davaugour. Le 26 septembre 1661, à Québec, il épouse Marguerite Aubert, veuve de Martin Grouvel, qui, quelques mois plus tôt, avait péri avec deux compagnons dans le naufrage de sa barque, près de Matane. La veuve n'avait pas eu d'enfant et elle ne devait pas en donner à son nouveau mari.

L'année même de son mariage, Michel Filion devint procureur fiscal de la seigneurie de Beaupré et, l'année suivante, greffier de la Sénéchaussée de Québec. Le 23 septembre 1663, le Conseil souverain le nomme notaire royal "en la ville de Québec et ressort d'icelle", une profession qu'il pratiquera jusqu'à son décès survenu à Beauport en 1689, sauf pendant une période de trois ans (1671-1674_, alors qu'il était "tombé en démence d'esprit". Les actes qu'il passa sont conservés aux Archives nationales du Québec; il en signa quelque 250; c'est dire combien il tenait le pouls des ménages de la région. Il fut aussi pendant deux ans le greffier du Conseil souverain. Le généalogiste Tanguay lui donne deux fils: il s'agissait en fait de neveux qu'il avait adoptés après la mort prématurè de son frère.

Celui-ci, Antoine, était maître chaudronnier. Vers 1656, il avait épousé à Paris Anne d'Anneville, fille de Brice et de Marguerite Roy, et le couple avait eu deux enfants avant de s'embarquer pour Québec, Pierre et Jeanne. Celle-ci, qui venait de naître à la Rochelle (avril 1665), était-elle déjà décédée lors du départ de ses parents? On ne trouve son nom ni dans les registres de la paroisse Notre-Dame de Québec, ni au recensement de 1666, alors que dans le cas de Pierre, on signale sa présence au foyer; on lui donne l'âge de dis ans et à sa mère celui de... 20 ans! Le père, lui, atteint la trentaine. Il Y a sans doute erreur quant à l'âge de la mère, car on lui donnait 31 ans lors du recensement de 1681; elle avait donc 16 ans en 1666.

Le couple Filion/Anneville eut deux enfants après son arrivée. Jean-Baptiste, né en huillet 1666, ne vécut que trois mois. Jean, né le 31 octobre 1667, épousa, en 1695, Françoise Senard, file de René et de Françoise Philippeau. Le couple eut huit enfants dont quatre fils. Au moins deux de ceux-ci fondèrent à leur tour des foyers: en 1728, Paul épousa Catherine Chabot (1 fille), puis en 1731, Marie-Josèphe Tremblay (4 fils et 8 filles); en 1729, Jean conduisit à l'autel Marie-Anne Bolduc (6 fils et 4 filles).

La mort faucha Antoine Filion prématur.ment car, le 28 novembre 1669, Anne contractait une seconde union, avec le taillandier Jean Charron dit Laferrière, à qui elle devait donner neuf enfants. Devenue veuve, on la retrouve tonnelière à la basse-ville de Québec en 1711.

Plusieurs Filion ou Fillion d'aujourd'hui ont pour ancêtre un Poitevin, Michel Feuillon, originaire de Saint-Pierre-le-Vieux. Il existe quatre communes de ce nom en France; celle qui nous intéresse est en Vendée, à une douzaine de kilomètres au sud de Fontenay-le-Comte, tout à côté de Laillezais, que l'on atteint depuis Fontenay-le-Comte en empruntant la N 148 sur 9 km, puis la D 15 sur 6 km. On est ici à toute proximité du réputé Marais poitevin dont de nombreux touristes visitent les polders.

L'ancienne église de Saint-Pierre-le-Vieux a été remplacée par une plus récente, mais on peut voir, à trois kilomètres au nod-est, celle de Chalais, où il est fort possible que Michel Feuillon ait été baptisé, car l'une de ses soeurs, Françoise, y a été faite enfant de l'Église et inhumée en 1640, ainsi que l'a constaté un chercheur de Chambly, M. Mario Filion. Une autre localité voisine, Nieul-sur-l'Autise, compte plusieurs "Fillion".

Le 15 octobre 1668, Michel Feuillon, qui était fils de René et de Mathurine Nicou, signait un contrat de mariage avec Louise Bercier, fille de Jean et de Marie Morel, par-devant Jacques de La Touche, notaire dans la seigneurie du Cap-de-la-Madeleine. Le jeune homme était dans la région depuis au moins deux ans, car on l'y trouve lors du recensement de 1666 sous le nom de "Michel Feuilliary"; on le dit âgé de 36 ans.

Le couple aura cinq enfants. Marie-Madeleine, née vers 1669, épousa Louis Baribeau à Batiscan en 1687 et lui donna 11 enfants. Michel, né vers 1671, conduisit à l'autel, à Repentigny, 1699, Marguerite Goulet, fille de rené et de Catherine Leroux et veuve de Jean Hubou dit Deslongchamps, à qui elle avait déjà donné cinq enfants; elle devait être mère de huit autres. Antoine, né vers 1675, fonda un foyer en 1701 en épousant à Boucherville Marie-Françoise Latouche, fille de Roger et de Marie Gareau; le couple habita Lachenaie, puis se fixa à Saint-François. Dans l'Île Jésus et eut huit enfants. Barbe contracta deux unions, la première en 1698 à La Pérade avec Jean-Baptiste Leber (2 enfants) et la seconde en 1704, à Boucherville, avec Pierre Séguin (9 enfants); le couple s'établit à Saint-François, Île Jésus. Enfin, Marie-Louise, née en 1681, devint en 1702, à Boucherville, l'épouse de François Séguin, le frère de Pierre (10 enfants).

Le généalogiste Tanguay mentionne une autre souche: Mathurin Filion dit Champagne, originaire de Brest, qui épousa Madeleine Charier à Québec en 1757. On croit que ce couple a des descendants dans la région de Montréal.